« Les territoires du vide dans la recherche urbaine »
Atelier doctoral 2016 - Réseau Thématique 9 – Association Française de Sociologie- Le 28 septembre 2016

28 septembre 2016

Lieu : Toulouse

Horaires : 8h30-18h

Organisateurs : Anais Daniau - CERTOP, Hélène Jeanmougin - LAMES, Leila Khaldi - CRH / LAVUE, Elsa Martin - CERTOP, Yaneira Wilson – CRH / LAVUE

Résumé

Le Réseau Thématique « Sociologie de l’urbain et des territoires » (RT9) de l’Association Française de Sociologie constitue un espace d’échanges, de travail et de débats sur l’ensemble des questions qui mettent en jeu la dimension spatiale des rapports sociaux. Il se propose de faire connaître les recherches conduites en France dans ce domaine et d’offrir une plateforme de soutien aux doctorant-e-s dans la construction de leurs réseaux de recherche. Dans cette optique, six ateliers ont été organisés depuis décembre 2010 par des doctorant-e-s du RT9. Ils permettent à leurs participant-e-s de présenter leur travail et leurs questionnements à d’autres doctorant-e-s ainsi qu’à des chercheur-se-s confirmé-e-s. Cet atelier est ouvert à toutes et tous les doctorant-e-s intéressé-e-s par les variables spatiales et urbaines des études sociologiques, quel que soit leur objet de recherche et l’état d’avancement de leur thèse.
Dans Le territoire du vide, l’historien Alain Corbin retrace la construction sociale de la mer et du rivage en mentionnant tour à tour les caractéristiques attribuées à cette entité. Entité mystérieuse qui suscite le désir de découverte, à qui progressivement des vertus sont associées, tout semble l’opposer à l’urbanité, territoire du plein. La ville, comme la formule d’Henri Pirenne le souligne, est « fille du commerce » ; elle se présente alors dans l’imaginaire collectif comme un carrefour, un lieu de rencontre, qui présente une densité de population et d’activité constitutive d’une agitation constante. La définition de l’urbanité paraît alors aller de soi ne répondant pas une construction sociale du fait de ses qualités multiples et facilement identifiables.
Pourtant, l’urbanité présente des contours labiles et ne peut se définir par son occupation. Les territoires désertés ou en friches, les espaces résidentiels ou commerciaux ne présentent-ils pas selon le point de vue duquel on se place, des vides et des pleins ? Du logement au quartier, du phénomène de périurbanisation à la métropolisation, la sociologie urbaine ne s’intéresse-t-elle pas à des territoires pluriels, aux contours très différents ? De même, la sociologie urbaine ne doit-elle pas composer avec des territoires en devenir ou délaissés, au regard des mobilités qui s’y jouent, des forces du marchés ou des contraintes publiques ? Nous souhaitons interroger la diversité des territoires de la sociologie urbaine et la manière dont cette pluralité questionne, discute, ou affirme les notions communément associés au champ de la sociologie urbaine.
De même, la sociologie urbaine, par sa pratique, crée des « vides » et des « pleins » dans la recherche. Certains territoires suscitent de nombreuses études (métropoles, villes, banlieues) quand d’autres sont moins investis par les chercheurs. Nous pensons par exemple aux villes moyennes – en opposition aux métropoles –aux territoires délaissés qui connaissent l’exode des populations et la vacance des logements – à l’inverse des études sur l’attractivité – ou encore aux territoires banals, sans difficultés apparentes, où il fait bon vivre – par contraste aux territoires difficiles, qui attirent l’attention –. La sociologie urbaine connait elle aussi des vides et des pleins. Le repérage de ces espaces peu investis ne suscite-il pas une opportunité de renouveler le champ de la sociologie urbaine ? Est-ce réalisable et pertinent ? Cela suppose-t-il des difficultés pour le chercheur en termes de faisabilité ?

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