Le progrès n’est plus tout à fait l’avenir. C’est le constat qui est fait aujourd’hui. La civilisation industrielle, technique et technologique se trouve face à une question fondamentale : et demain ? C’est l’incertitude du lendemain et notre position aujourd’hui que questionnent Martin Vanier et Franck Scherrer à travers ce colloque intitulé « Villes et territoires réversibles ». Ils proposent de reformuler cette question à travers le terme de « réversibilité ». Le progrès comme une course en avant dans un temps linéaire, caractérisé par son irréversibilité, portait des valeurs très positives de vie meilleure, plus longue, plus belle, plus égalitaire. Et pourtant la vie n’est pas encore partout plus belle, plus égalitaire ni plus longue. La notion de développement durable remet en cause la course au progrès et propose de poser la question du lendemain différemment. Mais que se passe-t-il si on renverse les valeurs fondamentales d’une société ? Que se passe-t-il si on envisage le progrès irréversible comme porteur de mort et d’inégalité, de vie moins belle ? Chacun a apporté des réponses très variées, adaptant cette notion nouvelle à sa propre discipline, chacun reconstruisant sa position sur des valeurs mouvantes et instables pour imaginer ce que sera demain.
Cet article fait la synthèse du colloque "Villes, territoires, réversibilité", sous la direction de Franck Scherrer et Martin Vannier, qui s’est tenu du 4 au 10 septembre 2010 au centre culturel international de Cerisy-la-Salle.