La Réception sociale de l’urbanisme
Préface - SEMMOUD (Nora)

30 mars 2007

Date de parution : 2007

Éditeur : L’Harmattan

Collection : Villes et entreprises

Pages : 7-14 / 260 p.

ISBN : 978-2-296-03106-7

Domaine : Urbanisme

Résumé

L’ouvrage que le lecteur va avoir le plaisir de découvrir propose une approche de l’urbanisme qui tient à la fois de l’oxymore et du renversement de perspective.
L’urbanisme apparaît en effet toujours largement comme de l’ordre de décisions que le pouvoir politique impose à la société civile. Aussi bien auprès des professionnels, qui se targuent d’autant plus de maîtriser leur domaine de compétences qu’ils sentent bien que les tenants et les aboutissants leur échappent, que peut-être encore plus aux yeux d’un grand public, qui en découvre de plus en largement les arcanes en se retrouvant souvent à son insu ou malgré lui impliqué dans des opérations d’aménagement dont il ne sait que peu de choses et dont, en général, il ne peut mais, l’urbanisme et l’aménagement de l’espace tiennent à un domaine de connaissances et ressortissent à un champ d’activités aussi mal cernés conceptuellement que peu définis statutairement. Parler de réception en la matière tient tout d’abord d’un souci d’esprit de suite dénotant une conscience professionnelle encore trop rarement répandue, notamment dans les milieux politiques qui, dans la perspective d’une réélection improbable, auraient tout lieu de s’en inquiéter. Les idéologies, maniant à souhait avec désinvolture et arrogance les idées politiquement correctes toutes formatées de gouvernance et de développement durables, gagneraient à s’en inspirer. Mais nous suspectons aussi qu’il puisse ne s’agir que d’une ruse de la raison bureaucratique soucieuse de recommander un lissage libéral de la gestion bureaucratique de la chose publique.
La perspective proposée est beaucoup moins lointaine et surtout beaucoup moins incertaine dans la mesure où elle propose d’orienter le regard des professionnels vers une rectification de l’image qu’ils se font de leurs terrains d’actions et de leurs interlocuteurs. Elle tient compte en effet, au-delà de ce que les sciences sociales appellent la demande sociale, des effets induits par des transformations opérées tant sur la morphologie urbaine que sur la morphologie sociale par des opérations d’urbanisme dont Maurice Halbwachs en son temps nous avait brillamment décrit le fonctionnement à la fois systématique —par sa logique institutionnelle de classes et son fonctionnement institutionnel— et proprement conjoncturel —car toujours liés au flair des individus et à des stratégies composant de façon opportune avec les bonnes occasions. Nous ne serons donc pas étonnés que Nora Semmoud ait choisi de revisiter par la recherche un terrain ayant fait l’objet de ses interventions dans le cadre de ses responsabilités comme ingénieur subdivisionnaire de l’équipement à la Mairie de Saint-Étienne.

Mots-clés liés