Directeur de thèse : Jean-Pierre Frey
Discipline : Urbanisme et aménagement
Date de soutenance : 1er décembre 2009
Université : IUP / Paris-Est
École doctorale : École doctorale 528 Ville Transports et Territoires
Jury : Catherine Durandin, Professeur à l’Institut national de langues et civilisations orientales (rapporteur) ; Jean-Pierre Frey, Professeur à l’Institut d’urbanisme de Paris, Université Paris XII Val-de-Marne (directeur de recherche) ; Antoine Haumont, Professeur à l’Ecole Nationale des Ponts-et-Chaussées ; Jean-Pierre Lebreton, Professeur à l’Université de Versailles – Saint Quentin en Yvelines (rapporteur) ; Daniel Le Couedic, Professeur à l’Institut de géo architecture, Université de Bretagne Occidentale (président du jury)
Référence HAL-SHS : https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-02982176v1
Cette thèse est parue sous le titre Bucarest. L’emblème d’une nation aux Presses universitaires de Rennes, coll. Art et Sociétés, 264 p.
L’ouvrage conçu à partir de ma thèse de doctorat, affirme avant tout ma volonté d’inscrire l’apologie monumentale que représente le Centre civique de Bucarest dans une histoire urbaine et sociale. De ce fait, j’analyse les raisons qui ont guidé sa mise en œuvre et retrace le fil narratif de l’histoire bucarestoise, depuis la déclaration d’indépendance jusqu’à l’intégration européenne perçue comme reconnaissance suprême de l’Etat roumain.
Ce travail permet donc de saisir la cristallisation du besoin de réalisations monumentales synonymes d’émancipation, de progrès et de reconnaissance internationale, en accord avec la définition et la construction d’une capitale emblématique pour le jeune Etat roumain.
Il complète le peu d’études scientifiques traitant du Centre civique, à la fois emblème et stigmate en raison des efforts exceptionnels accomplis pour sa construction, et prouve que celui-ci est une articulation imparfaite entre ambitions politiques, stratégies architecturales, enjeux économiques et attentes de la société civile, ce qui me permet de reconsidérer l’idée selon laquelle l’aménagement du Centre civique se doit exclusivement à la mégalomanie de Nicolae Ceausescu, et l’envisager plutôt comme un projet emblématique, imaginé dès la fin du XIXe siècle comme symbole d’un Etat-nation progressiste et moderne.
Enfin, l’ouvrage aborde la question de la réception d’un ensemble « idéologiquement chargé » et met en lumière le besoin toujours actuel de construire des bâtiments prestigieux en accord avec l’engagement de la Roumanie postcommuniste dans une nouvelle quête identitaire.
Summary
Romanian nationalism and monumentality. The civic center as an assertion of national success
This paper aims to place the monumental apology represented by the Civic Center of Bucharest in its urban and socio-political context. Therefore we have analysed the reasons and decisions that led to the way it was conceived and set up, and in addition we have tried to rebuild the narrative of the history of Bucharest through the city’s prominent built heritage. For this reason we have looked into the relations between the fact of erecting buildings and remarkable spaces and the (re)construction of a Romanian national identity, beginning with the Declaration of independence and ending with the European integration, the latter standing for the supreme legitimacy granted to the Romanian State. Therefore this research engages into the analysis of the mechanisms involved in using architectural and urban productions as instruments for defining and promoting national identity. In addition it fills a gap of almost non-existent scientific work dealing with the Civic Center, which is, due to the exceptional efforts engaged in its construction, in the same time Bucharest’s emblem and scar. Finally, it deals with the question of the reception of “ideologically charged” buildings, and more generally, with the fate of urban heritage inherited from totalitarian regimes.