Directeur de thèse : Pr. Jean-Pierre FREY
Discipline : Architecture et ville
Année d’inscription : novembre 2013
Université, école doctorale : ED 395-MCSPP, Université Paris Ouest Nanterre la Défense
Le présent travail de recherche traite de la copie dans le domaine du bâtiment avec toutes ses dimensions en balayant un large spectre allant de l’échelle de l’édifice singulier à celle de la ville. La question principale que nous posons touche deux principaux volets. Dans un premier temps, questionnant l’acte de copie lui-même sous plusieurs aspects (juridiques, pédagogiques, éthique ...etc.). D’un autre côté, il est intéressant de savoir où réside la différence entre un édifice « original » et sa réplique. Cette question va naturellement s’étendre au-delà de l’échelle du bâtiment pour interroger les disparités entre un ensemble urbain « original » et un autre réputé comme une réplique de celui-ci. C’est la mesure de ce qui est identique par rapport à ce qui diffère qui nous intéresse comme réflexion.
Notre thèse consiste principalement en une investigation des deux sites (l’original et la copie), dans une démarche comparative qui opposera deux objets supposés identiques appartenant à des contextes entièrement différents. Plusieurs questions s’imposent à ce stade. Peut-on réellement copier une ville ? Dans une copie « conforme » d’un site urbain, que copie-t-on exactement ? La totalité du cadre physique ? Le style architectural ? Nous supposons, et ceci reste à vérifier, que copier un site urbain en entier avec tous ses bâtiments et espaces publics n’est pas loin de l’utopie. La copie, à notre sens, se limite à certains édifices emblématiques, et pour le reste, ce n’est qu’une imitation du style architectural.
Dans ce travail de recherche, nous partons aussi de l’idée que deux édifices ne peuvent jamais être identiques pour la simple raison que cela est lié au contexte, car la définition même de l’architecture est sensée tenir compte du rapport au contexte et que même si le cadre physique est parfaitement identique entre l’original et la copie, ce qui paraît relativement rare, la définition de ce terme polysémique qu’est l’architecture ne se limite pas à l’édifice, encore moins à l’édifice comme contenant physique uniquement.
L’objectif de cette recherche, qui s’alimente principalement du travail de terrain, mais aussi d’un carnet d’adresses que nous avons commencé à constituer, ainsi que de la littérature disponible, est double. Il cherche à éclairer davantage un phénomène ancien, dans le domaine du bâtiment et de l’art, et très récent, dans sa dimension urbaine, qui apparaît et qui prend de l’ampleur en Chine, une des puissances mondiales naissantes, pour combler les lacunes dans les connaissances concernant la copie en architecture. D’un autre côté, en s’intéressant à l’enseignement et à la pratique de la copie, il permettra d’affirmer ou d’infirmer, à travers les résultats de la recherche, la connotation négative qui règne autour de cette notion. Il faut dire aussi que la pratique de la copie, à l’échelle urbanistique, reste très mouvante. La réflexion sur le devenir de ces villes est primordiale, mais ne peut pas entièrement échapper à des suppositions dont seul le temps révèlera les secrets, du fait que plusieurs facteurs nouveaux entreront incessamment en jeu. Ceux-ci ne seront pas sans impact sur la réalisation, la vie et le devenir de ces villes, et il faudrait rester attentif à l’ensemble de ces changements, au moment où ils apparaissent à chaque étape du déroulement de cette recherche.