Martine Bouchier

Le protocole des nouveaux commanditaires

Séminaire doctoral Territoires esthétiques - François Hers - Mardi 9 mai

Lieu : ENSAPVS 3-15 quai Panhard et Levassor 75013 Paris

Horaires : 9H30 à 12h00 - Salle 705

Organisateurs : Martine Bouchier (ENSAPV et ED 395) & Dominique Dehais (ENSAN).

Site web : www.territoiresthetiques.com

Référence HAL-SHS :

Résumé

Dans son livre, Lettre à un ami au sujet des Nouveaux commanditaires, François Hers propose d’ouvrir avec ce Protocole un nouveau chapitre de l’histoire de l’art. Il considère que les conditions sont dorénavant réunies pour l’écriture d’un moment qui pourrait être celui d’un « Art de la Démocratie » faisant suite à l’Art Moderne. Il s’agit de donner un sens satisfaisant aux résultats de cette conquête de la modernité qui a débuté à la Renaissance et qui s’est achevée dans les années soixante où les artistes ont assumé un rôle social décisif. Le principal moteur de la création y fut, selon Hers, l’invention de l’individualité et l’émancipation de tous les modes de perception du monde et de toutes les formes d’expression de la personne. Après ces conquêtes qui ont permis de développer un mouvement de création aussi marquant que celui que nous a légué l’Histoire, il s’agit de mener une grande politique culturelle commune, qui ne peut plus être le seul fait de quelques pouvoirs qu’ils soient religieux, politiques ou financiers. Ce nouveau chapitre ne peut être écrit que par la société elle-même dans le cadre d’un dialogue avec les artistes. Questionnement que Hers propose à chacun d’exprimer, dorénavant, en tant qu’acteur et de le faire sur une scène de l’art sortie de ses murs.

L’appel à l’art est ce qui permet à l’œuvre commune d’outrepasser les intérêts particuliers qui l’ont fait naître pour devenir l’expression d’une préoccupation d’intérêt général. C’est ce propos que met en œuvre, avec succès[1], le Protocole des Nouveaux commanditaires qui définit les rôles et les responsabilités des tous les acteurs sociaux, quels qu’ils soient et en quelques lieux qu’ils vivent ou travaillent : aux citoyens de dire une raison d’être de l’art et d’un investissement dans la création en assumant publiquement la responsabilité d’une commande ; aux artistes de créer l’œuvre appropriée ; toutes les disciplines de création pouvant être mise à contribution ; aux élus politiques et aux mécènes, avec leurs administrations respectives, de contribuer à la prise en compte de l’initiative avec l’aide des compétences apportées par les médiateurs culturels, acteurs clés d’une mise en relation effective de tous les parties prenantes ; aux philosophes et chercheurs en sciences humaines d’éclairer les enjeux et de mettre l’action en perspective.

François HERS est un artiste de la mouvance conceptuelle ayant vécu jusqu’à l’âge de 21 dans une maison conçue par Henri Van de Velde. Durant les années soixante et soixante-dix, il utilise la photographie comme outil pour réaliser des performances et interroger les formes que peuvent prendre la relation d’un artiste avec sa société. En 1983, en réponse à une demande faite par Bernard Latarjet au nom de la DATAR, il propose la création d’une mission photographique dont il conçoit le protocole et qu’il dirigera jusqu’en 1989. En 1990, interrogé par la Fondation de France sur les modèles d’actions permettant une meilleure prise en compte des besoins culturels de la société, il propose Bernard Latarjet (directeur), un mode d’action fondé sur un appel à l’art émanent de la société. Cette action régie par un protocole permettra, en 1991 de mettre en œuvre un programme de soutien multiforme à la recherche en histoire de l’art et sciences humaines. La mise en œuvre du Protocole des Nouveaux commanditaires se fera avec l’aide d’un réseau de personnalités du monde de l’art contemporain auxquelles François Hers donnera le titre de médiateur. Il publie, en 2001, le Protocole, un premier texte manifeste traduit dans les langues de ses différents interlocuteurs et qui sera suivi, en 2012, par la publication, en collaboration avec Xavier Douroux, de L’art sans le capitalisme. En tant que conseiller culturel de la Fondation de France, François Hers poursuit d’autres actions en parallèle comme, en 1994 la mise en place de la Fondation d’artiste Hartung-Bergman, puis de la fondation Olivier Messiaen. Sous l’égide de la Fondation de France, il propose de faire appel aux architectes Patrick Bouchain et Loïc Julienne avec leurs équipes de paysagistes et de graphistes pour donner formes aux dimensions culturelles du parc animalier de Banféré. En 2016, François Hers publie, Lettre à un ami au sujet des Nouveaux commanditaires pour accompagner le développement national et international de l’action, à laquelle se sont depuis associées différentes institutions publiques et privées, françaises et étrangères.

Livres de François HERS

-  Intérieurs, avec Sophie Ristelhueber, Archives d’Architecture Moderne,1981
-  Récit, Herscher, 1983, (ISBN 978-2-7335-0047-7) / Lebeer-Hossmann, 1983
-  A Tale, Thames & Hudson, 1983
-  Paysages Photographies, La Mission Photographique de la DATAR, Travaux en cours, Hazan, 1985
-  Paysages Photographies, En France les années quatre vingt, Hazan,1989
-  Le Protocole, Les Presses du réel, 2002,
-  L’art sans le capitalisme, Les Presses du réel, 2012
-  Art Without Capitalism, Les Presses du réel, 2013
-  Faire Art comme on fait Société, Les Presses du Réel, 2013
-  Lettre à un ami au sujet des Nouveaux commanditaires, Les Presses du Réel, 2013

Conférence suivie d’un débat