Sur le même sujet
 

Benjamin Leclercq

Le développement social urbain dans les HLM : entre substitution et contournement des associations de locataires

Date de parution : 2021

Éditeur : Presses
Universitaires du Septentrion

Direction d’ouvrage : Antonio Delphini, Julien Talpin, Janoé Vulbeau

Collection : Espaces politiques

Pages : 183-204

ISBN : 978-2-7574-3358-4

Domaines : Sociologie, science politique

Référence HAL-SHS : hal-03453842

Démobiliser les quartiers. Enquêtes sur les pratiques de gouvernement en milieu populaire

Résumé du chapitre

Ce chapitre analyse les relations entre certaines figures militantes des quartiers populaires (les leaders d’associations de locataires), et les professionnels des organismes HLM spécialisés dans la politique de la ville – les acteurs du « développement social urbain » (DSU). Suite à la territorialisation de l’action publique, les bailleurs sociaux ont pris un poids considérable dans l’encadrement de l’action collective des quartiers populaires de type « grand ensembles HLM ». Cet encadrement de l’action habitante se manifeste notamment par la structuration d’un groupe professionnel interne aux bailleurs (chargés de mission développement social urbain, développeurs de quartiers, chargés d’innovation sociale, etc.), dont l’objectif est de mobiliser le tissu social local dans une perspective essentiellement gestionnaire : ces professionnels accompagnent sur le plan logistique, financier et normatif les acteurs associatifs à formuler des « projets » et des « actions », dès lors que ces derniers ont su faire leur preuve en matière d’animation de la vie locale (distribution des locaux en pied d’immeuble aux associations et aux services sociaux para-administratifs, encouragement des acteurs locaux à développer des actions dites « citoyennes » au sein du parc social). Or, ces techniques de gouvernement des classes populaires s’inscrivent dans une ambivalence avec les associations de locataires – entre concurrence, cooptation et délégitimation – au point qu’elles concourent paradoxalement à entretenir la démobilisation des habitants des quartiers populaires – quand bien même l’objectif affiché de ces professionnels est de mobiliser la population locale et de susciter l’engagement citoyen.