Le contrat social : a quoi bon ?
Séminaire doctoral Territoires Esthétiques - mardi 21 mars 2017

21 mars 2017

Lieu : ENSAPVS, 3-15, Quai Panhard et Levassor, 75013 Paris

Horaires : 9H30 - 12h30 Salle 705 - 7e étage

Organisateurs : Martine Bouchier (ENSAPVS et ED 395) & Dominique Dehais (ENSAN)

Le contrat social : a quoi bon ?

Conférence suivie d’un débat

L’idée de contrat social ne tombe pas du ciel. Elle est apparue en Europe au moment des guerres de religion (XVIe siècle) et aussi pour répondre à la question : à qui doit-on obéissance ?
Face aux conflits religieux qui font retour et à la pluralité des autorités (familiales, locales, communautaires, nationales, supranationales), l’idée de contrat social reprend aujourd’hui du sens et de l’urgence. Au-delà du sens à lui redonner, il faut envisager aussi par quels moyens.

Résumé du dernier livre d’Yves Michaud : Citoyenneté et loyauté, Editions Kero, 2017

Non, nous n’assistons pas à une crise de la démocratie – nous ne nous sommes même jamais autant exprimés. Nous vivons clairement une crise de la citoyenneté. Nous ne savons plus ce que veut dire « être citoyen » puisque le seul fait de naître nous en donne les bénéfices et la protection sans autre contrepartie. En revanche les attaques contre la République prolifèrent : des incivismes en tous genres à la fraude massive et au terrorisme de citoyens ayant fait allégeance à l’ennemi. Sans oublier le défi durable du flux immense des migrants arrivant en Europe qui ne rend que plus pressante l’urgence de répondre à ces questions : qu’est-ce qu’être citoyen aujourd’hui ? et à quelles conditions le devenir ?
Après avoir dénoncé les aveuglements de la politique de l’émotion et de la compassion, Yves Michaud détaille ses propositions concrètes pour former des citoyens loyaux et engagés.

Yves Michaud a enseigné la philosophie aux universités de Clermont-Ferrand, Montpellier, Rouen, Berkeley, Édimbourg, Tunis et Sao Paulo, puis à Paris Sorbonne.
Dans le cadre de son activité de critique d’art, il a été directeur de l’École des Beaux-Arts à Paris de 1989 à 1996. Il a été le concepteur et l’organisateur de L’université de tous les savoirs, une université populaire libre faisant le bilan des connaissances actuelles (www.utls.fr). Ses domaines de travail sont la philosophie politique, l’esthétique, l’art contemporain et la philosophie de la culture. Dans son livre de 2014 Narcisse et ses avatars (Paris, Grasset, 2014) Yves Michaud examine en vingt-six rubriques (abécédaire) les basculements de notre société, depuis A comme Avatar jusqu’à Z comme Zapper en passant par P comme People et Q comme Quantifier. Son avant-dernier essai, Contre la bienveillance (Paris, Stock, 2016) prend à bras le corps les trois défis de la politique actuelle : la montée du fondamentalisme religieux, celle des populismes, la faillite des politiques internationales idéalistes. Il a donné une suite à cet essai dans Citoyenneté et loyauté (Paris, Kero, 2017) où il propose des mesures concrètes pour reconstruire une citoyenneté loyale.

Livres d’Yves Michaud
Violence et politique, 1978
Hume et la fin de la philosophie, 1983 ; réimpr. 1999
La Violence, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1986 ; nouv. éd. 1998
Locke, 1986 ; réimpr. 1998
Enseigner l’art ? : analyses et réflexions sur les écoles d’art, Nîmes, 1993 ; nouv. éd. 1999
La Crise de l’art contemporain, 1997 ; réimpr. 2005
Humain, inhumain, trop humain, 2001 ; nouv. éd. 2002
Humain, inhumain, trop humain : réflexions philosophiques sur les biotechnologies, la vie et la conservation de soi à partir de l’œuvre de Peter Sloterdijk, suivi de Le diable dans les détails, nouvelle éd. revue et augmentée, Paris, Climats, 2006
Changements dans la violence : essai sur la bienveillance et sur la peur, 2002
L’Art à l’état gazeux : essai sur le triomphe de l’esthétique, 2003
Université de tous les savoirs : le renouvellement de l’observation dans les sciences, 2004
Chirac dans le texte, la parole et l’impuissance, 2004
Précis de recomposition politique : des incivismes à la française et de quelques manières d’y remédier, Paris, Climats, 2006
L’artiste et les commissaires : quatre essais non pas sur l’art contemporain mais sur ceux qui s’en occupent, Paris, Hachette, 2007
Qu’est-ce que le mérite ?, Bourin éditeur, 2009
Ibiza mon amour : Enquête sur l’industrialisation du plaisir, Nil, 2012, 351 p.)
Le Nouveau Luxe, Stock, 2013
Narcisse et ses avatars, Grasset et Fasquelle, 2014
Contre la bienveillance, Stock, 2016
Citoyenneté et loyauté, Kero, 2017

Prochaines conferences
—  9 mai 2017 : « L’art sans le capitalisme », par François Hers
—  13 juin 2017 : « Fabrication d’un territoire esthétique : la Seine de Paris au Havre ».
Colloque de clôture du cycle de conférences des Territoires esthétiques, Ensa-Normandie.

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