La rénovation urbaine, entre délogement et relogement
Les effets sociaux de l’éviction

29 août 2018

AUTEURS : Agnès Deboulet, Claudette Lafaye

REVUE : L’année sociologique

VOLUME ET/OU NUMERO : vol. 68, n°1

ANNÉE DE PUBLICATION : 2018

PAGES : 155-184

SUMÉ :

Alors que le Programme national pour la rénovation urbaine est souvent analysé, en France, à travers le prisme des politiques de relogement et de mixité sociale, cet article se focalise sur les effets sociaux d’un processus qui inclut le délogement des locataires et la démolition des immeubles de logement social dans lesquels ils résident. À partir d’une enquête par questionnaires et entretiens, réalisée auprès de la population relogée d’une tour d’habitation située dans un grand ensemble d’Île-de-France, l’article montre que, même balisé par des garanties de relogement dans la commune, le délogement est un processus d’éviction dont les traces demeurent prégnantes bien après que les locataires aient intégré un nouveau logement social. En effet, à la différence des procédures d’expulsion qui, en France, se fondent sur l’illégalisme de la situation résidentielle, l’éviction concerne des résidents en titre, privés de leur droit à résider en raison d’une rationalité exogène. Après s’être intéressé aux éléments de fabrication de l’insécurité résidentielle, l’article en explore les différentes conséquences dans le temps en croisant la perte de la protection résidentielle avec les éléments qui fabriquent de l’attachement. Il examine également les modalités du détachement progressif du précédent lieu de vie en soulignant sa dimension expérientielle nouvelle et la façon dont elle est surmontée par les ménages.

ACCÈS AU TEXTE : https://www.cairn.info/revue-l-anne...

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