Résumé
Dans le cadre de ma thèse de doctorat en sociologie, je m’intéresse aux migrations des femmes du Sud vers le Nord en quête d’un avenir meilleur. Après un mémoire de Master 2 portant sur la coiffure africaine en France, j’ai souhaité élargir mon champ d’études et contribuer à la connaissance des migrations au féminin. Mon intérêt porte sur les trajectoires des immigrées sénégalaises en France, cette population qui augmente substantiellement au cours de ces dernières années, selon le Recensement de population de l’Insee.
Au vu de cette problématique, l’un des objectifs centraux de la recherche est de comprendre le sens que revêt l’aspiration à la réussite du point de vue de ces femmes, ce que signifie la notoriété dans la société française comme dans celle d’origine. La recherche a également pour objectif d’analyser ce que signifie le succès dans un contexte migratoire et la manière dont cette catégorie est susceptible d’évoluer au cours du temps et au fil de l’expérience migratoire. La question est de comprendre la réussite sur les plans matériels, symboliques et sociaux.
La thèse se propose de répondre notamment aux questions suivantes : quel rapport les femmes d’origine étrangère, en l’occurrence sénégalaise, entretiennent entre la culture de leur milieu d’origine et celle de leur milieu d’accueil ? Ont-elles le sentiment que leur réussite sociale et / ou professionnelle est due aux ressources qu’elles ont pu tirer de leur double appartenance culturelle ? Comment se définit le succès et la réussite sur le terrain ? Quels sont donc les facteurs permettant de comprendre le succès ou l’échec de ces femmes, de leur point de vue ? Comment, si elle varie, cette perception change-t-elle dans le temps ?
Les données produites par la thèse seront issues de femmes en situation d’immigration. Une pré-enquête de terrain a été conduite en région parisienne auprès de femmes originaires du Sénégal et ayant immigré dans le cadre d’un projet quelconque : conjugal, personnel ou professionnel.
Ces recherches exploratoires m’ont permise de tisser un premier réseau relationnel de femmes sénégalaises, et d’identifier celles qui, plus ouvertes à la recherche ou plus disponibles, pour en faire informatrices privilégiées et/ou nous guider vers d’autres enquêtées. Parmi elles certaines ont été revues entre deux à trois reprises afin de connaître les évolutions de leurs trajectoires et d’apprécier les modifications dans la perception de leurs conditions de séjour en France.
Elles ont été contactées par l’intermédiaire d’associations communautaires et par la méthode « boule de neige ».
Lors des entretiens, je me suis intéressée :
— aux parcours pré migratoires ;
— aux conditions de vie en France et à leurs évolutions ;
— aux notions de réussite (et d’échec).
— aux conditions résidentielles
— aux parcours matrimoniaux
— aux parcours professionnels
La rédaction de la thèse est en cours. Elle se fonde sur les donnes des entretiens.