Maroun  Antoun

L’urbanisme de la transition au prisme d’une gouvernance partagée

Écoumène d’une ré-humanisation et laboratoire de la ville de demain face aux moments de crises. Étude de cas d’émergence de lisières urbaines sociétales au Liban, vecteur d’innovation de la résilience urbaine

Directeur de thèse : Marlène Ghorayeb

Discipline : Urbanisme

Année d’inscription : 2019 CRH

Université, école doctorale : Université Paris Ouest Nanterre La Défense, ED 395 « Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent »

Référence HAL-SHS :

Résumé de thèse

Cette recherche aborde la biodiversité urbaine à Beyrouth au regard des enjeux sociaux qu’elle soulève. À travers une mise en miroir internationale, où les idées européennes sont aujourd’hui centrées sur la biodiversité, cette dernière sera remise en question dans un contexte pluriconfessionnel à Beyrouth. Le contexte urbain du Bois des Pins, le parc urbain le plus large de la ville, pose plusieurs questions qui convoquent à la fois le registre historique, social, communautaire, le territoire et l’usage, etc. Et la politique de gestion des espaces publics, sous prétexte de soucis environnemental et écologique surtout dans le Bois des Pins, a suscité des luttes environnementales et sociales appuyées par des ONG. Ces luttes posent une question fondamentale qui est le patrimoine commun et environnemental, menacés à Beyrouth, au-delà de l’échelle du Bois des Pins. Mais la question environnementale dépasse le cadre de Beyrouth, et pose la question de l’injustice environnementale, qui n’est pas abordée sous ce registre. Par suite l’instrumentalisation de la biodiversité telle que projetée dans le Bois des Pins puis à Beyrouth, pose des enjeux urbains dans la ville, que nous proposons d’analyser à travers cette recherche. Cette problématique se déploie en trois approches. D’abord, il s’agira de mettre en évidence les liens entre la biodiversité urbaine et l’espace public dans le Bois des Pins qui couvre aujourd’hui 30 hectares. Ensuite, l’analyse portera sur l’interaction (entre non-humains) dans la diversité biologique au centre de la diversité du public (diverses classes sociales, économiques, confessionnelles, religieuses et communautaires). Et enfin, nous devons analyser les partenariats qui perçoivent le Bois des Pins et les aménagements de l’entourage avant et après la guerre civile. Nous nous appuierons la littérature existante sur le thème de la biodiversité urbaine, l’espace public à Beyrouth, et les partenariats internationaux. La thèse est répartie en trois parties essentielles. Dans une première partie, nous envisagerons de rechercher les éléments de connaissance théorique. Nous exploiterons les discours officiels sur la biodiversité urbaine, en s’appuyant sur des exemples empiriques et pragmatiques et des recherches déjà abordées sur la biodiversité urbaine hors Beyrouth. Dans une deuxième partie, nous considérerons le rôle des acteurs publics / privés et étrangers, face aux concepts de préservation de la biodiversité. Il est encore nécessaire de faire une enquête sur les entreprises locales publiques et privées, en fonction de leur expertise dans le développement et la gestion des espaces verts. Dans la dernière partie, nous entamerons le terrain par une observation participative, sur la base d’enquêtes ethnographiques et des travaux cartographiques, en analysant : l’environnement naturel, les transformations dans / autour du parc et les pratiques de l’espace public dans le parc avant et après son ouverture en 2017 en fonction des différences sociales. Les résultats de la recherche sont résumés en trois hypothèses. La première, considère que la politique publique sous prétexte de préserver la biodiversité dans le Bois des Pins, cherche à détourner des divergences socioculturelles et confessionnelles au sein d’une même ville. La deuxième avance que la région Île-de-France représentée par l’IAURIF joue le rôle de médiateur, récemment à Beyrouth, en s’appuyant sur le concept de biodiversité comme outil d’aménagement et de gestion. Et la troisième, c’est que la biodiversité urbaine à Beyrouth est un outil d’ajustement de la société et de lutte contre la privatisation.