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Leïla Khaldi , Jean-Pierre Frey (dir.)

L’esthétique populaire de l’habitat

Cas d’études à Tunis et au Caire

Directeur de thèse : Jean Pierre Frey

Discipline : Aménagement et urbanisme

Année d’inscription : 2012

Université, école doctorale : ED395 MCSPP, Université Paris-Ouest Nanterre

Résumé

Dans les pays du Maghreb arabe comme dans la plupart des pays en développement, l’on sait que le bâti n’est pas issu des seuls circuits formels de production. Celui-ci fonctionne de plus en plus largement selon des modalités, des temporalités et des circuits économiques, sociaux et commerciaux en marge des cadres officiels de la production de l’espace, mais lui emprunte aussi une part grandissante de ses techniques et références. L’image largement négative des quartiers d’émanation populaire, relayée par les médias et les discours politiques, a contribué au discrédit des compétences des habitants en matière de décoration. Quant aux quartiers planifiés de relogement ou de logements sociaux, conçus par des technocrates fortement influencés par les préconisations issues du mouvement moderne, ils ne présentent plus beaucoup d’intérêt - sur le plan de la recherche - une fois la construction terminée et l’occupation entamée.
Face aux façades déshabillées et aux volumes standardisés, les habitants réaménagent, décorent, referment ou rajoutent des éléments d’architecture dans des logements à l’aspect initialement indifférencié. Il ne s’agit pas ici de faire l’éloge du goût populaire, mais de tenter de comprendre un processus bel et bien existant.
L’habitat vernaculaire de ces quartiers témoigne à la fois d’une émanation populaire de nouvelles modalités de production de l’espace urbain et d’une esthétique faite d’emprunts mais aussi d’une écriture originale qui s’émancipe des canons académiques. Il est en grande partie le résultat de l’auto promotion et de l’auto construction, dont les temporalités d’édification et de décoration ne suivent pas forcément un ordre chronologique anticipé. C’est essentiellement dans ces quartiers que sont nées des esthétiques en rupture avec les préceptes et recommandations formelles de l’architecture savante. En quoi consiste cette esthétique populaire, et quels sont les écarts qu’elle présente avec l’esthétique savante ? Sommes nous en présence de nouvelles esthétiques propres à ces villes ?