Directeur de thèse : Jean-Pierre FREY
Discipline : Urbanisme et aménagement
Date de soutenance : 7 décembre 2007
Université, école doctorale : Université paris XII – Val de Marne
Institut d’Urbanisme de Paris
Jury : Yves Chalas, Professeur à l’Institut d’Urbanisme de Grenoble, Université Pierre Mendès-France ; Annie Fourcaut, Professeure à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne ; Yves Grafmeyer, Professeur à l’Université Lumière, Lyon II ;
Hélène Hatzfeld, Maître de conférences à l’Institut d’Études Politiques de Paris.
Référence HAL-SHS : https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-00458305v1
Résumé
Henri Lefebvre définissait, en 1973, l’espace comme un produit politique.
C’est en partant de cette remarque que le thème de notre recherche – l’idéologie politique de l’espace urbain – s’est imposé à nous, par une volonté d’intégrer le facteur des idées politiques dans l’étude des représentations sociales de l’espace urbain. Mais, cette conception d’un espace politique ne doit bien évidemment pas être réduite à l’urbanisme comme acte politique, même si la ville est, entre autres, une construction politique et technicienne et que l’urbanisme est, en Fran ce, un instrument au service de la politique (sociale, économique).
L’espace comme produit (production et « œuvre ») politique fait aussi référence aux représentations et usages quotidiens de l’espace. Il est, également, un support politique, cristallisant les représentations et les prises de position sur le monde et l’ordre social. Ainsi, l’espace politique renvoie, pour Lefebvre, que nous suivrons sur ce chemin, à un espace pris comme support, objet ou enjeu de stratégies et de luttes antagonistes, voire contradictoires. Mais, ceci n’est pas encore suffisant. Lefebvre définissait l’espace social comme la somme de trois abstractions, se composant, certes, de l’espace « conçu » (celui des architectes, des urbanistes), mais aussi de l’espace « perçu » et de l’espace « vécu » ; ce triptyque participant à sa « production ». Ainsi, la technique, la rationalité, le plan et la projétation, mais aussi les usages et les représentations spatiales participent de sa formation et font de la ville un espace social et politique. Nous nous attacherons, quant à nous, plus aux représentations qu’aux pratiques de l’espace et, plus spécifiquement, aux idéologies spatiales, qui participent à la production de l’espace social. L’on considère, en effet, comme un fait acquis dans les études urbaines, au moins depuis Maurice Halbwachs, que si l’espace matériel agit d’une quelconque manière sur les structures sociales (morphologies, sociabilités, identités, etc.), c’est avant tout par le biais des « représentations » que s’en font les sociétés, les groupes sociaux et les individus en fonction de leurs histoires et de leurs appartenances sociales…