(Faire) participer sur le projet urbain. Ressorts et ressources de l’échange en face à face

22 septembre 2015

Lieu : Université Paris Ouest Nanterre la Défense

Directeur de thèse : Deboulet Agnès, Sociologue et urbaniste, Professeure à l’Université Paris 8

Discipline : Sociologie

Date de soutenance : 22 septembre 2015

Jury : Abram Simone, anthropologue, Université de Durham ; Deboulet Agnès, sociologue et urbaniste, Professeure à l’Université Paris 8 (directrice de thèse) ; Devisme Laurent, urbaniste, Professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes (rapporteur) ; Kokoreff Michel, sociologue, Professeur à l’Université Paris 8 ; Lelevrier Christine, sociologue, Professeure à l’Ecole d’Urbanisme de Paris ; Neveu Catherine, anthropologue, Directrice de recherche au Cnrs (rapporteur).

Référence HAL-SHS : https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-02975617

Résumé

Située au croisement de la sociologie de l’action et de l’anthropologie de la communication et du langage, la thèse entend vérifier l’hypothèse de la co construction d’un outillage des dispositifs participatifs en face à face sur le projet urbain. Elle s’appuie sur une ethnographie de quatre processus participatifs sur des projets urbains franciliens de différentes natures : projet de rénovation et éco projet. J’ai postulé que l’échange en face à face comporte des ressorts à la redéfinition des ressources collectives.
La première partie retrace l’émergence de la participation, principalement à partir d’un double souci de connaissance et de reconnaissance de la ville et de ses habitants. Elle montre comment se dessine un cadre d’action dans lequel la fabrique de la ville devient un projet participatif qui met les acteurs en situation d’enquête collective. Le face à face devient un double espace de projétation - projection des transformations urbaines - et de fabrique des modalités et ressources participatives. La complexité de l’activité participative réside dans l’exercice du lire et du dire l’espace qui représente un enjeu majeur dans la projétation. De plus, l’épaisseur de l’activité participative nécessite de s’engager selon un triple registre : interactionnel, organisationnel et politique. Epaisseur qu’une approche socio anthropologique est à même de déceler.
La seconde partie s’intéresse aux contraintes avec lesquelles les participants doivent conjuguer : elle insiste sur les différents cadrages qui contribuent très fortement à la définition d’une offre participative (mises en place dans le cadre de commande public ou encore d’une recherche-action). Les contraintes se situent (et peuvent donc se lire) dans les trois niveaux de l’activité participative (interactionnelle, organisationnelle et politique), ce qui rend l’exercice collectif très complexe.
Dans une perspective pragmatiste, la troisième partie s’attache principalement à regarder comment la participation remodèle les ressources de l’échange en face à face et comment elle construit des façons de (faire) participer. Elle insiste sur les obstacles et les leviers d’un outillage collectif. L’étude ethnographique dégage un contraste dans la possibilité laissée aux acteurs dans l’exercice de (re) définition de la situation d’échange. Cela dépend des dispositions de ces acteurs à laisser véritablement de la place, des compétences et ressources matérielles dont ils disposent, mais aussi du degré de cadrage des offres participatives.
Cette thèse entend ainsi contribuer à la compréhension de l’outillage des dispositifs participatifs sur le projet urbain, principalement en regardant comment ils remodèlent les compétences des acteurs à échanger collectivement, les ressources matérielles - écrites et visuelles - disponibles pour projeter collectivement et la capacité des acteurs à repenser l’action collective sur la ville.
Mots clés : projet urbain, dispositifs participatifs, action collective, échange en face à face, recherche-action, ressources, compétences, représentations visuelles.

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