Etudes esthétiques du paysage urbain téhéranais : espaces, visions, pratiques, expériences

12 février 2019

Directeur de thèse : Martine Bouchier Professeure HDR, ENSA Paris Val-de-Seine

Discipline : Architecture et Urbanisme

Date de soutenance : lundi 21 janvier 2019 - 14H30

Lieu : Ecole d’Architecture de Paris Val-de-Seine, salle 102
3-15 quai Panhard et Levassor 75013 Paris.

Jury : Martine Bouchier Professeure HDR, ENSA Paris Val-de-Seine. Directrice de thèse ; Jean Attali Professeur honoraire HDR, ENSA Paris Malaquais. Rapporteur ; Denis Martouzet Professeur HDR, Université de Tours. Rapporteur ; Guy Burgel Professeur émérite HDR, université Paris Nanterre. Examinateur ; Antonella Tufano. Maître assistant HDR, ENSA Paris La Villette. Examinatrice ; Marc Vaye. Maître assistant, Ecole Spéciale d’architecture. Membre invité.

Résumé de thèse

Flottant dans un va-et-vient entre l’architecture et l’urbanisme traditionnel du pays et celui moderniste, importé des pays occidentaux, Téhéran est souvent reconnue comme une ville désordonnée, sans identité, bruyante, aux paysages insignifiants. La question que se posent alors les acteurs urbains est comment en faire une ville plus belle, plus agréable, plus appréciée par les habitants ? Depuis les années postrévolutionnaires (1979) l’Agence d’Embellissement de la Ville de Téhéran, instance municipale, s’est intéressée à répondre à ce questionnement par des initiatives visant à esthétiser la capitale iranienne par l’injection de couleurs, de lumières, de monuments, de végétation, de constructions. Toutefois, la diversité des interventions et des approches adoptées et la dissemblance entre elles et avec l’entité urbaine de la ville, nous laissent formuler l’hypothèse que pour la gestion urbaine téhéranaise, l’esthétisation de la ville consiste à l’enchanter, à y jeter une touche de beauté, de magie, de charme. Mais finalement, ne serait-ce pas plutôt question de désenchantement à Téhéran ?
Sur une période de quarante ans débutant en 1979 avec un appui sur la dernière décade, la thèse s’est intéressée à une sélection d’interventions municipales revendiquant l’esthétisation urbaine, partant du constat que les critères d’esthétisation urbaine à Téhéran tendent vers une approche décorative et uniquement objective. L’analyse des huit cas étudiés se base sur une réflexion théorique autour de l’esthétisation urbaine et pointe la relation sensible de l’usager avec l’espace esthétisé. Ainsi, une méthode d’analyse esthétique qui met en avant les valeurs produites par l’intervention urbaine que nous reconnaissons d’esthétisation par l’expérience (se distinguant d’autres modes d’esthétisation urbaine) a été développée, rapprochant la « théorie de la valuation » du philosophe pragmatiste John Dewey avec la locution « processus d’esthétisation. » Selon une volonté d’améliorer qualitativement l’espace urbain, en mobilisant plusieurs dispositifs, l’esthétisation urbaine par l’expérience qui est un processus, contribue à l’acquisition d’une expérience esthétique par la fabrication de valeur. 

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