Financeurs : ADEME
Équipe : le projet de recherche est porté par Amélie Flamand (CRH-UMR LAVUE), avec comme partenaires Bruno Peuportier (ingénieur, professeur à l’ENPC, responsable du Centre éfficacité énergétique des systèmes / Armines), Guillaume Pouyanne (maître de conférence en sciences économiques à l’université de Bordeaux, chercheur au Groupe de recherche en économie théorique et appliquée GREThA/UMR 5113), Ghislain Bourg (psychologue, Auxilia cabinet d’études en développement durable), Isabelle Richard (psychologue, Environnons)
Durée : 3 ans
Résumé
Depuis 2003, le terme « facteur 4 » entre dans l’arène des discours politiques et traduit la volonté des pays industrialisés de réduire par 4 les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Les considérations environnementales sont donc aujourd’hui d’emblée incluses dans les différentes sphères de la société, tant en terme de volonté politique et juridique qu’en terme d’impulsion sociale et désir collectif de tendre vers des modes de vie plus sereins et apaisés. Bien que cet élan soit constaté, les sociétés se confrontent à une difficile mise en application de ces projections environnementales. Cette difficulté pourrait être comprise sous le prisme d’une absence de dialogue entre le domaine des innovations technologiques et le domaine des attitudes et comportements humains. Ainsi, les recherches actuelles sur les performances énergétiques en milieu urbain tendent à agréger différentes données physiques tels que la forme du bâti, les espaces publics, la présence de végétaux, les usages, etc. sans toutefois associer des paramètres psychosociaux dans leur modèles tels que les représentations, attentes et pratiques habitantes. Ce dernier point est à prendre en considération dans la mesure où certaines recherches mettent en évidence de nombreux décalages entre la pratique des lieux, qui est directement en lien avec la sphère représentationnelle des individus et la visée de la technologie développée (Renauld, 2013 ; Brisepierre, 2011).
Au regard de ces constats le projet de recherche EPSenscity vise à mieux comprendre les liens entre les performances énergétiques et la qualité d’usage et de confort de différentes formes urbaines. Il s’agira également de questionner l’effet de différents niveaux d’implication des usagers au cours des phases de conception d’un espace de vie sur leur appropriation de cet espace. Par ailleurs la recherche traitera de la problématique de la mobilté quotidienne des habitants, tant du point de vue des pratiques que des représentations, notamment dans un contexte d’urbanisation discontinue. En effet, au-delà de l’alternative traditionnelle entre faibles et fortes densités, de nouvelles formes urbaines émergent, qu’il est pertinent d’étudier plus précisément, surtout sous l’angle énergétique. Il s’agit de l’urbanisation discontinue, ou « en saut-de-mouton » (traduction québécoise du leapfrog development), popularisée en France sous l’appellation « ville émiettée » (Charmes, 2011 ; Castel, 2007).