Engagés pour la qualité du logement de demain
« Pilote de résidence jeunes actifs a Kawéni »

15 mars 2023

Portée par  : Ministère de la Culture et le Ministre chargé du Logement

Commanditée par  : ALMA Action Logement

En collaboration  : L’ANRU, SHLMR, Communauté d’Agglomération Dembéni-Mamoudzou, CADEMA

Le programme Engagés pour la qualité du logement de demain1 porté par le ministère de la Culture et le ministre chargé du Logement. Celui-ci vise à développer un ensemble d’actions qui contribuent à expérimenter par le projet des solutions abordables pour la production de logements de qualité conciliant notamment les impératifs de sobriété écologique et de qualité architecturale, urbaine et patrimoniale.

Dans ce cadre, le programme « pilote de résidence jeunes actifs a Kawéni », consistant à concevoir en concertation des logements abordables et durables adaptés à la demande, notamment des salariés et des jeunes actifs, a été retenu parmi la centaine d’opérations lauréates. ALMA a souhaité que cette opération pilote de 40 logements profite d’une étude sociologique et d’ateliers participatifs afin de concevoir des logements de qualité.

Le contexte de la crise du logement à Mayotte a renforcé son intérêt pour une étude qualitative auprès des jeunes qui sont un des publics particulièrement touchés par la crise du logement à Mayotte. Rappelons qu’« en 2013, sur les 53200 résidences principales de Mayotte, 37 % sont des maisons individuelles en tôle et 63 % des constructions en dur (maisons individuelles ou immeubles collectifs). » Selon l’INSEE, « Les deux tiers des logements sont dépourvus du confort sanitaire de base (eau, baignoire ou douche, toilettes), dont 40 % des logements en dur et la quasi-totalité́ des maisons en tôle. » Par ailleurs, 63 % des logements sont surpeuplés, notamment les maisons en tôle. » À Mayotte, plus de la moitié des ménages se déclarent propriétaires de leur résidence principale (56 %), un quart locataire (26 %) et les autres logés gratuitement (18 %). »

Dans ce cadre, la demande est de répondre à certaines questions sur l’expérimentation  :

1. Sur la qualité d’usage du logement - Prendre en compte l’évolution des modes de vie, en particulier des jeunes actifs et leurs attentes en termes d’habitat - Intégrer dès la phase amont de conception les questions des usages et de l’appropriation des espaces

2. L’expérimentation permet d’interroger l’évolution des types d’habitation au regard des enjeux sociétaux et de la transformation des modes de vie à Mayotte - Penser le logement de demain autour d’un produit innovant autour du lien emploi/logement/qualité de vie avec des logements adaptés et abordables répondant aux besoins des jeunes actifs à Mayotte, des services de proximité avec des espaces de co-working, accompagnement pour l’aide à la création d’entreprise ouverts sur le quartier et des services pour les habitants de la résidence

3. L’optimisation des cellules logements tout en visant la qualité doit permettre de construire un habitat durable et de qualité et à coûts maitrisés. Filières de matériaux locaux privilégiés

Notre travail s’inscrit dans les points 1 et 2. Pour le point 3 signalons que l’un des points de cette phase expérimentale pourrait être l’inclusion des jeunes dans la phase de construction. Différents acteurs proposent d’offrir une main-d’œuvre qualifiée dans le domaine de la construction, puisqu’en général, il faut les chercher en dehors de Mayotte. Une activité plus attrayante pour la construction devrait être développée. Tant Pôle Emploi que les associations ou sociétés d’emploi confirment ce manque de main-d’œuvre qualifiée, qui devrait être une valeur ajoutée dans les futurs projets de construction de logements. Cela (le fait d’avoir un logement adapté et une offre de location aussi appropriée) pourrait même créer un plus grand sentiment d’appartenance chez les jeunes et réduire le désir exprimé par la plupart d’entre eux de partir.

En ce qui concerne les points 1 et 2 notre travail s’inscrit pour l’instant dans une étude des besoins.

Nous avons montré l’enthousiasme des jeunes actifs, mais aussi leurs réticences à l’égard de la localisation, et leurs regrets à l’égard de l’habitat collectif en location. S’ils adhèrent à l’offre de service, ils sont partagés sur le taux d’effort qu’ils voudraient consacrer à leur logement. Des questions subsistent quant à la flexibilité et à l’adaptabilité des appartements pour accueillir une diversité de familles de « jeunes salariés » dans la proposition présentée.

Notre étude s’inscrit dans la temporalité du projet d’ALMA de déposer un permis de construire avant la fin de l’année 2022, après réception de l’esquisse architecturale à la fin du mois de novembre 2022, de notre atelier à la même date, clôturant trois semaines d’enquête par questionnaire. Pour poursuivre le travail de l’étude des besoins à l’expérimentation concrète, il nous faudra certainement continuer à distribuer le questionnaire (nécessaire pour faire une typologie des usages) et nous rapprocher du réseau d’acteurs qui a soutenu ce projet au côté d’ALMA ainsi que des attributaires des logements afin de comprendre comment ils seront à même de faire coïncider leurs pratiques avec l’architecture du bâtiment.

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