Résumé
En Algérie, les différences entre les usages féminins et masculins des espaces publics sont habituellement considérées comme relevant de la domination spatiale et symbolique qu’exercent les hommes sur les femmes. Si les rapports de pouvoir et les conflits qu’ils sous-tendent restent utiles pour comprendre le caractère sexué de l’espace urbain algérien, ils ne permettent pas de rendre entièrement compte des transformations sociales induites par la présence grandissante des femmes hors des espaces domestiques où elles étaient traditionnellement confinées. Dans un pays traversé par des tensions politiques et sociales, cette recherche s’intéresse à l’expérience que font les femmes de l’espace du dehors et des nouvelles manières d’être et d’agir qui la caractérisent. C’est à travers une approche ethnographique des usages ordinaires de trois espaces publics de la ville de Sétif que nous avons choisi, en tant qu’architecte, d’analyser la façon dont l’espace se prête à la production de nouveaux modes de sociabilité et, plus largement, le rôle qu’il joue dans la transformation des rapports de genre.
Mots clés : Espace(s) public(s), genre, femmes, usages, morphologies urbaines et sociales, ville XIXe, Algérie