Résumé
Cet article porte sur la transformation de la relation entre le jardin et le jardinage dans les politiques publiques urbaines visant à susciter le désir de jardiner chez les citadins. À partir du constat de l’instrumentalisation des pratiques de jardinage en ville et de la recrudescence de l’emploi du verbe « jardiner » dans des contextes n’ayant plus guère à voir avec le jardin, il s’agit de revenir à ce qui lie le geste à l’objet, la pratique au lieu. À partir de l’analyse de deux dispositifs publics utilisés pour mettre les citadins au jardinage — les « permis de végétaliser » de vingt municipalités françaises et le projet de la rue-jardin Kléber à Bordeaux — l’article cherche à voir si la convocation du verbe « jardiner » comme synonyme de faire agir les citadins dans le processus de production de l’espace urbain signifie que le jardin comme objet médiateur entre l’individu et le monde reste un horizon alternatif et souhaitable pour la ville.
https://www.erudit.org/en/journals/im/2020-n35-im05945/1076379ar/