Atelier Doctoral AFS RT9 Les mots d’ordre urbains et la construction de l’objet de recherche
Les mots de l’habitat spontané au XXIe SIECLE : Bidonville, slum, rancho, favéla, horizontalité et verticalité

11 décembre 2015

Lieu : Université Paris 8 - Saint Denis, bâtiment D, salle D143

Horaires : 9h00 - 17 h00

Organisateurs :
Aurélie Landon et Benjamin Leclerc (LAVUE - CRH)
Alessandro Maggioni et Clément Boisseuil (CEE - Science Po)

Référence HAL-SHS :

Resumé

En 2012, lors de la 13e édition de la Biennale de Venise d’architecture, la thématique sociale était très présente : immeubles occupés, reconstruction rapide après catastrophe ou expansion des quartiers défavorisés. Le prix du Lion d’Or a été remporté par l’agence d’architecture et d’urbanisme Urban Think-Tank, pour leur contribution « Torre David/Gran Horizonte », une « favéla verticale » à Caracas, Venezuela, montrant l’occupation d’une tour de 45 étages habité jusqu’au le 28e, laissée à l’abandon et investie par une communauté de sans-abris qui l’a transformée en une sorte de cité verticale.
Cette valorisation inattendue de l’habitat spontanée supposée être « plus authentique », est devenue un sujet d’intérêt pour différents médias. En 2013, une émission nord-américaine a pris la Tour de David pour développer une histoire chargée de violence, et montrer la nature insolite de ce nouveau type d’habitat. Cette situation nous amène aux écrits de Gaston Bachelard, qui affirme que l’imaginaire est une façon d’entrer en relation avec l’espace en tant que matière qui génère du sens, sans pour autant déterminer strictement des comportements et des configurations. Il parlait de l’imaginaire comme d’une faculté de « s’absenter », de se défaire de l’objet tout en lui donnant du sens.
J’ai souhaité en savoir plus sur ce que signifie l’habitat spontanée en faisant un bilan entre les mots et l’analyse des images, observer les différences entre le regard des Européens, Nord-Américains ou Sud-Américains sur les occupations spontanées. Cette différence de perception s’explique par l’ampleur d’occupation des habitations dans le territoire qui se fondent dans le paysage, la provenance de ses occupants ainsi que l’effet provisoire ou pérenne permis par les politiques de chaque pays. Le regard extérieur est plus acceptable. De la même façon, le croisement des regards, la manière dont les représentations de la ville sont nommées permet de définir une possible valeur à certaines de ces représentations.
Pour cela le recours aux mots est partiel car ce qui interpelle c’est l’expérience visuelle. Certes, « Les mots de la ville ne font pas que décrire le monde urbain, ils contribuent à le constituer » (Depaule et Topalov, 1996) mais comme le dit Greimas « Le langage (en Europe et en France) est communément considéré comme un écran mensonger, destiné à cacher une réalité et une vérité qui lui sont sous-jacente » . On s’est donc intéressé a la photographie et on a constitué un corpus d’images google correspondant aux mots : bidonville (fr), slum (an), barrio (es), favéla (po), en ajoutant l’adjectif vertical. Il est intéressant de noter que ce type d’occupations existe dans le monde entier et avec des conditions physiques très semblables en termes de précarité. Par contre leur dénomination ou leur étymologie ne sont pas identiques et leur image globale ne l’est pas non plus. Nous avons sélectionné environ 20 photos sur une page pour arriver à un total de 8 groupes de mots utilisés et un total de 16 couches à analyser. Ce qui donne un total de 320 images à examiner.
Dans ce projet de communication il sera proposé d’analyser les photographies recueillies en lien avec les documents d’association sur google, de manière à mieux comprendre ce que l’habitat spontanée signifie pour les acteurs européens qui ont consacré la Tour de David comme vrai exemple de la ville spontanée. Cette méthodologie sur la représentation est poursuivie actuellement sur le sujet de la représentation du logement social en France.

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