Lieu : Gran Anfiteatro de la Universidad Lumière Lyon 2 (quai Claude Bernard).
Francia.
Université Lumière Lyon 2 Grand AmphiCampus Berges du Rhône,v18 quai Claude Bernard, Lyon 7e
Dates : 24-25 Octobre 2019
Horaires : 8H30-19H30 et 8H30-18H
Organisateurs : Fabrice ANDREANI (Triangle). Yoletty BRACHO (Triangle). Lucie LAPLACE (Triangle). Thomas POSADO (CRESPPA-CNRS)
Colloque international - Coloquio Internacional
De la proposition d’un État communal à la transformation territoriale - Représentation de la ville et parole des habitants dans le socialisme du XXIe siècle au Venezuela.
Cette communication propose d’expliquer l’évolution du panorama politique vénézuélien depuis la fin du XXe siècle pour y situer les propositions politiques, sociales et territoriales actuelles où les concepts de Révolution Bolivarienne, de Socialisme du XXIe siècle sont déclinés sur les organisations telles que le Pouvoir Populaire, la Commune, les Conseils Communaux, la configuration de la Ville Socialiste/Communale, et enfin le modèle de la Démocratie Participative et Protagoniste. Cette étude s’attardera sur l’analyse de la création de ce nouvel État socialiste avec en filigrane, l’opération de construction massive de logements de la GMVV.
Les questions principales sont les suivantes : En quoi la proposition de transformation de l’État communal affecte la gestion du territoire ? Comment les habitants répondent-ils à ces nouvelles règles ? En parallèle et de manière systématique, sont présentés des extraits d’entretiens menés sur le terrain entre 2015 et 2019, auprès des habitants et des experts qui ont esquissé des réponses à ces questions.
Ce qui a été proposé au Venezuela est une transition vers un État socialiste ou communal. Un nouveau modèle révolutionnaire qui propose une transition vers un État socialiste ou communal dont les nouvelles formes sont considérées comme émancipatrices tout en étant en constante élaboration et effervescence.
Présentation du Colloque :
Aujourd’hui, nombreuses sont les analyses qui tentent de donner un sens aux transformations vécues à la tête des gouvernements latino-américains depuis quelques années, entre bilans plus ou moins définitifs du « virage à gauche » des années 2000, et interprétations plus ou moins alarmistes du « virage à droite » en cours. Dans ce contexte, la recherche en sciences sociales semble suivre deux tendances fortes, avec chacune des avantages et écueils qui leur sont propres. Une première dynamique analytique donne une place centrale à la caractérisation des régimes politiques latino-américains afin d’en saisir le fonctionnement interne. Une deuxième perspective de recherches explore les différentes évolutions politiques, économiques et sociales des sociétés latino-américaines à partir de l’observation d’acteurs non institutionnels au moyen d’une approche « par le bas ».
Les sociétés latino-américaines font régulièrement l’expérience d’alternances gouvernementales critiques, qui sont interprétés au travers de formes telles que les « refondations », « durcissements » de « régime » (ou d’État), voire les « révolutions » ou de « contre-révolutions ». Or force est de constater que ces alternances critiques n’ont que (très) marginalement affecté les logiques ordinaires d’exploitation et de domination dans la région. De diverses façons, il est possible de constater la reproduction de structures économiques et sociales profondément inégalitaires, où l’accumulation de richesses des uns produit l’exclusion (par l’appartenance de classe, de race, de genre) des autres.
Partant de ces constats, l’objet de ce colloque est de saisir comment les alternances critiques s’articulent à la reproduction des dominations ordinaires en Amérique latine. Plus précisément, nous nous questionnons sur la manière dont ces alternances s’accommodent, se nourrissent, invisibilisent, et redéploient sous d’autres formes, des structures sociales inégalitaires et excluantes, bien que leurs partisans et adversaires les envisagent généralement comme synonymes de changement social.