Marques et instances de la consécration en architecture

20 avril 1999

Revue : Les Cahiers de la Recherche Architecturale et Urbaine

N° : 2-3

Date : 1999

Pages : 15-26

ISBN : 2-85822-323-8

Le groupe des architectes-concepteurs fait actuellement, en France, l’objet d’une très forte stratification symbolique : un très faible nombre d’architectes cumule Prix et distinctions, publications et expositions, postes-clés et commandes valorisantes alors que la très large majorité des professionnels reste, par choix ou par nécessité, hors du système de consécration.
Le relevé méthodique des architectes ayant fait l’objet de l’une ou plusieurs des diverses formes de reconnaissance professionnelle à l’œuvre au cours de ces dernières décennies permet de caractériser dans ses principaux traits, le fonctionnement de ce système de consécration.
Ce système repose sur l’action conjuguée de quatre catégories d’instances : le système de la critique architecturale, les instances étatiques en charge de la promotion de la qualité architecturale, les organisations représentatives de la profession et les supports d’information destinés au grand public. La critique architecturale et la presse grand public jouent le rôle décisif de consécration des architectes, mais les instances ministérielles ont un rôle déterminant sur la désignation en amont des élites architecturales, en particulier à travers leur action de promotion de la jeune architecture. Quant aux organisations représentatives de la profession, elles restent étroitement associées aux anciennes élites académiques (lauréats des Prix de Rome, architectes des Bâtiments Civils et Palais Nationaux, membres de l’Institut) auxquelles les nouvelles élites portées à la fois par l’Etat, la critique et les médias grand public se substituent progressivement.

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