Les villes nouvelles franciliennes
Un exemple de périphéries urbaines en cours de maturation

8 mars 2011

Date de parution : 2011

Éditeur : Espace, Populations, Sociétés

Numéro : 3

Pages : 591-602

Introduction

L’heure est au retour, non sans hésitations, de la question d’un grand investissement étatique dans l’aménagement de l’agglomération parisienne. Le dernier qui a considérablement modifié ses infrastructures de transport, ses équipements et son habitat date du Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Parisienne, en 1965, dont la réalisation a abouti au Marché d’Intérêt National de Rungis, à l’aéroport de Roissy, aux autoroutes et lignes de RER radiales et aux villes nouvelles [SDAURP, 1965]. Il s’agissait alors de concevoir une opération centralisée pour éviter les désagréments du laisser-faire en matière d’urbanisme et d’aménagement et encadrer l’expansion du tissu urbain. Ces aménagements devaient aussi répondre tant aux besoins de logement des populations, qu’à leurs besoins de déplacements, au moment où les loisirs prenaient une place importante dans la société française et où les populations urbaines commençaient à militer pour un meilleur cadre de vie [Merlin, 1982 ; Imbert, 2005]. Les villes nouvelles ont ainsi été conçues comme des centres urbains secondaires qui devaient jouer un rôle structurant dans la périurbanisation de l’agglomération parisienne. Or, plutôt qu’à contenir l’étalement urbain, comme l’envisageait l’objectif initial, les villes nouvelles en ont été le relais en rendant accessibles des emplois depuis les confins de la région Île-de-France [Berroir et al., 2007]. Néanmoins, elles auront contribué à l’avènement d’un modèle de développement polycentrique pour l’agglomération parisienne. Cette autonomisation progressive et relative des périphéries parisiennes correspond, en réalité, à ce que J.-P. Lévy (2009) nomme banalisation des banlieues.

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