Le moment politique des ruines
Sous la direction de Estelle Grandbois-Bernard, Gil Labescat et Magali Uhl Direction

16 novembre 2016

Date de parution : Novembre 2016

Éditeur : Université du Québec à Montréal

Collection : Frontières, revue québécoise d’information

Pages : 12p

ISSN : 1916-0976 (numérique)

DOI : 10.7202/1038865

Référence HAL-SHS : https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-01551872v1

Résumé

Cet article interroge les définitions classiques des ruines à travers la lecture d’auteurs clés de la théorie des ruines dans la perspective de comprendre si les interprétations qu’ils en font sont valides pour saisir les ruines contemporaines produites par les guerres, le terrorisme ou les catastrophes naturelles. Il en ressort très vite que le modèle de lecture de l’événement passé que constitue la ruine ne fonctionne pas sur celles en cours ou à venir. La permanence des phénomènes de destruction guerrière, écologique, urbaine, humaine, environnementale, terroriste que l’on voit dans les médias, fait penser que le beau, la méditation sur notre devenir et sur la mort, ces universaux de l’esthétique et de la métaphysique des ruines, sont des valeurs « en théorie » qui n’ont aucun sens confrontés aux enjeux économiques et géostratégiques à échelle mondiale qui produisent ruines et chaos. À l’esprit des ruines classiques, dont tout l’attrait tient à ce qu’une oeuvre humaine est perçue comme une oeuvre de la nature, sont venus s’ajouter, d’une part une ruine instantanée provoquée par les divers vecteurs de destruction contemporains et, d’autre part, l’esprit d’une ruine « aidée » incluant un futur de ruine dans les projets.

Abstract

This article examines the classic definitions of ruins through reading of key authors of the theory of ruins in order to understand if their interpretation are valid for the contemporary ruins produced by the wars, by the terrorism or by natural disasters. It emerges that the model of reading of this past event which characterizes the ruin doesn’t fit to the ongoing ruins. The permanence of the destructive phenomenas of the environment or of the human that are broadcasted by the mediarecalls that the beauty, the meditation on our future and on our death, these universals of the aesthetics and the metaphysics of ruins, doesn’t make sense when confronted with economic and geostrategic stakes producing ruins and chaos.The aesthetics of ruins and their representations in the art, the literature, the photography, as well as their capacity to embody the major metaphysical questions of the human fate, or to stimulate the imagination are no more valid for the contemporary which results from violent and sudden destructions, destroying as completely as possible any living space, history and environment. To classical ruins came to be added an immediate ruin caused by destruction and an "helped" ruin included in advance into any construction.

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