Le Plan de Constantine et l’enjeu de la cohabitation dans les processus de la planification urbaine

20 mars 2015

Directeur de thèse : M. Jean-Pierre Frey (Architecte-Sociologue, Professeur des universités)

Discipline : Architecture et Ville

Année d’inscription : 2010

Université : Paris-Ouest Nanterre La Défense

École doctorale : ED395-MCSPP

Résumé du projet de thèse

C’est précisément le 3 octobre 1958, lors d’un discours à Constantine que le Général de Gaulle officialise le lancement du plan de développement économique et social pour l’Algérie dit « Plan de Constantine ». Ambitieux, il touchait à des domaines divers et variés. Rien que sur le domaine de la construction, le Plan prévoyait la réalisation de 320 000 logements dont 110 000 maisons rurales et cela en l’espace de 5 ans seulement. Avec une telle ambition le patrimoine immobilier algérien n’a pu qu’être enrichi par ses productions, dont nous sommes curieux de voir l’état actuel et leur insertion dans l’environnement urbain de l’Algérie indépendante.

Cette déclaration insuffle un nouveau tournant dans la politique coloniale française dans le pays. Il s’agit là, de l’expression d’une ambition forte, de mener une politique soucieuse de faire sortir l’Algérie de son sous-développement qui au même moment intervient dans un contexte politique et social des plus contraignant : l’Algérie à l’aube de son indépendance et la France confrontée à l’effritement de son empire colonial. Alors réelle initiative d’intégration et de redressement économique ou simple projet colonial de propagande. Il s’agira, ici, d’un travail de recherche qui a pour ambition d’essayer de rétablir une certaine « justesse et justice » sur ce sujet tant controversé qu’est le « Plan de Constantine » et cela par son positionnement dans une partie de l’histoire qui n’est toujours pas partagée.

En trois ans (1957-1960), le rythme des mises en chantier de logements fut multiplié par trois.

Après l’indépendance du pays en 1962 le « Plan de Constantine » bascule d’un statut de plan de développement à celui d’ « aide au développement » avec la collaboration étroite de la France ce qui prouve que les modes de penser l’urbanisme en Algérie sont fortement imprégnés par ce projet quinquennal qui n’a survécu que durant 3 ans. Le Projet quinquennal du 1 million de logements initié en 2004 peut poser la question. Car même si les temps changent et les influences aussi, -nous pouvons citer à ce titre le projet du 1 million de logements lancé en Afrique du sud ou encore au Brésil- mais qu’en est-il réellement des modes de penser l’urbanisme et des processus de planification et de production de l’habitat. Ont-ils vraiment évolué ou se basent-ils toujours sur les principes programmatiques de ce fameux « Plan de Constantine » initié il y a déjà plus de 50 ans ? La question se pose.

Annoncé comme un symbole de changement à l’échelle sociale, politique et économique, le « Plan de Constantine » marqua fortement l’espace algérien particulièrement avec la vision qui en a été traduite sur plan. La guerre puis l’indépendance ne permettront que des réalisations limitées et précipitées du plan initial.